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Adolphe.

Ton discours prouve un désintéressement que ton action dément. Tu te résignes facilement à n’être rien pour Irène, mais cependant tu renonces à t’en éloigner…

Armand.

Bah, tu crois que c’est pour cela ?…

Adolphe.

La foi sans les œuvres !

Armand.

En tous cas, la chose est bien claire : Irène ne m’aime pas et ne m’aimera jamais, donc…

Adolphe.

Tu en es sûr ?

Armand.

Non seulement elle ne m’aime pas, mais elle semble avoir quelque sujet de m’en vouloir. J’ignore ce qui lui déplaît tant en moi, ou ce que j’ai pu faire pour l’offenser, mais nous sommes toujours, et malgré tous mes efforts pour être aimable, sur une espèce de pied de guerre. Quel idiot ou quel malchanceux suis-je donc pour justement tomber sur les nerfs des personnes que…