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Vie

l’époque de ſon établiſſement en France.

C. Vanloo de ſon côté répond à la haute idée qu’on avoit de ſes talens. Il fait pour M. Fagon le Tableau repréſentant un Concert ; pour M. de Julienne, le Bacha qui fait peindre ſa Maîtreſſe, & pluſieurs autres Tableaux qu’il préſente à l’Académie Royale. A quel point ſon ambition n’eſt-elle pas ſatisfaite ? Il eſt agréé d’une voix unanime. Dès-lors il ne s’occupe que du plaiſir d’avoir contracté avec la Compagnie l’étroite obligation de travailler à ſe rendre digne de lui appartenir. Par une diſtinction particulière. Elle lui donne la liberté de choiſir le ſujet de ſon morceau de réception ; liberté, ſi j’oſfe le dire, qui devroit être pour les Aſpirans un droit plutôt qu’une grâce : Vous le ſçavez, Meſſieurs, le génie ne gagne rien à être contraint. Jaloux de ſe procurer l’avantage d’être Académicien, Carle redouble ſes attentions pour terminer ſon chef-d’œuvre. Un zéle impatient le dévore. Il renonce à toute vue d’intérêt, & préſente en 1735 ſon Tableau retraçant, Marſyas écorché par l’ordre d’Apollon.

Qu’eſt-ce qui rendra compte du prix de cet ouvrage, & de la bonne opinion que l’Académie conçoit des talens de