Page:Dancourt - À Mr. J. J. Rousseau, 1759.djvu/66

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Le Seigneur.

Gardez le toujours , vous vous ajuſterez avec le Prince, on n’y regardera pas de ſi près avec vous.

Arlequin les reprenant.

Il faudra donc qu’il me ſigne un contract comme quoi je ſerai éxemt de me faire tuer par mon prochain pour le faire repentir de ſon impertinence avec moi.

Le Seigneur.

À la bonne heure, vous ferez vos conventions. Adieu, je ſuis vôtre Serviteur.

Arlequin.

Et moi le vôtre.

Qu’en dites vous M. peut on attaquer le point d’honneur avec plus de force & plus d’énergie, cela ne vaut il pas mieux que des invectives ; & M. de Marivaux ne vous prouve-t-il pas bien qu’on peut être un grand Philoſophe, un excellent critique ſans être inſolent. Rappellez vous encore la piéce de M. Fagan, intitulée les Originaux, dans laquelle on inſtruit un jeune homme des périls auxquels tous les vices expoſent par le malheur des vicieux, qu’on fait paſſer en revuë devant lui. La ſcene d’un jeune homme d’un caractere doux & bienfaiſant qui cependant emporté par les fumées du vin, vient de jetter une aſſiette au viſage d’un de ſes meilleurs amis, contient des réflexions & en fait faire de ſi ſenſées à tous ceux qui l’écoutent ou qui la liſent, qu’on peut préſumer que