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COMÉDIE.


Scène III.

LÉONOR, ISABELLE, D. GARCIE, JACINTE.
D. GARCIE.

Voici mon frere.HÉ bien, quel fera mon deſtin ?
D’un autre époux, Madame, acceptez-vous la main ;
Me ſacrifiez-vous au caprice d’un pere ?

LÉONOR.

Vous-même penſez-vous que je puiſſe le faire ?
Quoique l’engagement qui m’attache avec vous,
N’ait rien qui dût jamais chagriner cet époux,
Comptez qu’après la foi que je vous ai donnée.
Je ſuis à vôtre ſort tellement enchaînée,
Que je mourrois plutôt que de m’en ſéparer.

D. GARCIE.

Ah ! de quel doux transport je me ſens pénétré,
Et contre mon bonheur quoiqu’on puiſſe entreprendre,
Que puis-je craindre après ce que je viens d’entendre ?

ISABELLE.

Un aveu de la ſorte eſt bien satisfaiſant.

JACINTE.

Vous n’avez plus perſonne à tuër à preſent.

D. GARCIE.

Nous dévrions ſonger à prendre des meſures.

JACINTE.

Il n’eſt pas bien aiſé d’en trouver qui ſoient ſûres.