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LA TRAHISON PUNIE,

Pour vous en conſoler par oppoſition.

D. ANDRÉ.

Parbleu, j’écouterois ta propoſition
S’il ne m’avoit voulu ſottement faire entendre,
Que mes feux près des ſiens n’ont plus rien à prétendre.
Cette fierté me pique, & je traverſerai
Son amour, ſon bonheur autant que je pourai :
Les traits de Leonor ne me touchoient plus guéres
Et je ne lui trouvois que des charmes vulgaires.
J’allois les oublier, on prétend m’y forcer,
Un rival ſe déclare, il faut le traverſer.
Lui ceder, ce ſeroit…

FABRICE.

Lui ceder, ce ſeroitUne action fort ſage.
Vous vous garderez bien de la faire, je gage.

D. ANDRÉ.

Oh ! oüi, je t’en répons… Que me veut-on encor ?
Vois donc.

FABRICE.

Vois donc.C’eſt D. Félix, père de Leonor.


Scène VII.

D. ANDRÉ, D. FÉLIX, FABRICE.
D. ANDRÉ à Fabrice

LAiſſe-nous à D. Félix. Vous chez moi ; quelle heureuſe fortune !

D. FÉLIX.

Plaiſe au Ciel que pour vous ma viſite en ſoit une.

D. ANDRÉ.

Ce m’eſt, je vous aſſure, un ſenſible bonheur,
Qui me fait grand plaiſir enſemble & grand honneur.