Page:Dancourt-Les oeuvres de monsieur Dancourt-Vol7-1729.djvu/131

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
121
COMÉDIE.

FABRICE.

Il eſt vrai.

D. ANDRÉ.

Il eſt vrai.Mon amour eſt le premier en date.
Et malgré mes rivaux, & malgré D. Félix.
Leonor de mes vœux ſera bien-tôt le prix
Je ne ſouffrirai point que l’on la donne à d’autres ;
Je ſoutiendrai mes droits.

FABRICE.

Je ſoutiendrai mes droits.Les meilleurs ſont les vôtres,
Sans contredit.

D. ANDRÉ.

Sans contredit.Va, va, je les ſerai valoir.
J’en ſçais de ſûrs moyens, je n’ai qu’à vouloir.

FABRICE.

Vous voudrez ?

D. ANDRÉ.

Vous voudrez ?J’ai voulu : mes meſures ſont priſes
Et je n’aurai pas fait de vaines entrepriſes.
Que D. Garcie arrive au rendez-vous donné,
J’en ſuis défait, Fabrice, il eſt aſſaſſiné.

FABRICE.

Ah, Monſieur !

D. ANDRÉ.

Ah, Monſieur !Plaît-il !

FABRICE.

Ah, Monſieur ! Plaît-il !Rien ! c’eſt la bonne manière.

D. ANDRÉ.

Tu peux compter qu’après, l’autre ne tiendra guère !

FABRICE.

Je le crois bien vraiment… Ah ! le grand ſcelerat !

D. ANDRÉ.

Je craindrois peu pourtant le ſuccés d’un combat.

FABRICE.

Fi donc, courir hazard de mort ou de bleſſure !
Comme vous la prenez la choſe eſt bien plus ſûre.

D. ANDRÉ.

Sans doute.