Page:Dancourt-Les oeuvres de monsieur Dancourt-Vol7-1729.djvu/124

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
114
LA TRAHISON PUNIE,

Je le cherche, & je tremble en ce même moment,
De m’abandonner trop au premier mouvement.
Je ne veux point avoir de reproche à me faire.

FABRICE.

Hem…

D. JUAN à part.

Hem…Ce valet doit être informé de l’affaire.

FABRICE.

Plaît-il… Il parle ſeul, garre la lune auſſi.

D. JUAN à part.

Il faut à fond par lui que j’en ſois éclairci.
Tirons la vérité par ménace & par feinte,
Et fixons les ſoupçons dont mon ame eſt atteinte.

FABRICE.

Je vous ſuis Inutile en cette occaſion ;
Monſieur, pour ſoûtenir la converſation.
Les gens d’eſprit jamais ne ſont ſeuls d’ordinaire…

D. JUAN.

Attens, pendart.

FABRICE.

Attens, pendart.Pendart ? fort bien, la lune opere.

D. JUAN.

D. André t’a donné quelques coups de bâton.
C’eſt bien fait.

FABRICE.

C’eſt bien fait.Il falloit qu’il eût quelque raiſon ;
Dans le fonds… En effet, Monſieur, comme vous dites…
Ceci commence mal, défions-nous des ſuites.

D. JUAN.

Malheureux, ſous ces coups, tu devois expirer !
Mais ce qu’il a manque je vais le réparer.

FABRICE.

Je ferai bien-heureux ſi le Ciel m’en délivre.

D. JUAN.

Un coquin comme toi merite-t-il de vivre ?