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LA TRAHISON PUNIE,

JACINTE.

Laiſſons cela.Non, non, je veux ſçavoir…

FABRICE.

Laiſſons cela. Non, non, je veux ſçavoir…Hé bien ?
Sçavoir quoi ?

JACINTE.

Sçavoir quoi ? Cette nuit tu l’as entretenuë
Cette nuit ? tu ſçaîs bien que c’eſt toi que j’ai vûë.

BÉATRIX.

Quoi ton maître avec toi n’eſt pas venu chez nous
Hier au ſoir ?

FABRICE.

Hier au ſoir ? Hé bien, oüi, c’étoit à Jacinte un rendez-vous,
Qu’avoit dés le matin retenu ſa maîtreſſe :
À tout cela vois-tu je n’entens point fineſſe.

JACINTE.

Ton Maître avoit ici rendez-vous cette nuit ?

FABRICE.

Oüi, mais beaucoup meilleur que chez vous, point de bruit,
Point de rival jaloux, d’amans pris pour un autre.
Oh ! cetre maiſon-là vaut bien mieux que la vôtre !
On eſt bien plus tranquille.

JACINTE.

On eſt bien plus tranquille.Hé voilà donc pourquoi
Tu choiſis Béatrix par préférence à moi ?

FABRICE.

Par préférence ? non.

JACINTE.

Par préférence ? non.Je ſuis ſans jalouſie,
Va.

BÉATRIX.

Va.Dieu me garde auſſi de telle freneſie.

JACINTE.

Mais lorſqu’à t’écouter on veut bien s’abaiſſer,
Il ne faut pas qu’ailleurs tu t’ailles adreſſer.