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LA TRAHISON PUNIE,

D. JUAN.

Je démêlerai bien ce que j’en devrai croire.

JACINTE.

Soiez-donc attentif : voici toute l’hiſtoire,
D. Garcie eſt épris de Leonor.

D. JUAN.

D. Garcie eſt épris de Leonor.Hélas !

JACINTE.

De cette vérité, Monſieur, ne doutez pas.

D. JUAN.

Ce n’eſt pas celle-là que je crains.

JACINTE.

Ce n’eſt pas celle-là que je crains.Patience.
Depuis plus de ſix mois qu’il l’adore, je penſe,
Ils ſe ſont vus aux cours, aux ſpectacles, au bal.

D. JUAN.

Paſſons.

JACINTE.

Paſſons.Oüi, tout cela ne fait ni bien ni mal.

D. JUAN.

Comment répondit-elle à l’ardeur qui l’enflâme ?

JACINTE.

Comme elle y répondit, Monſieur, en brave Dame,
Très-mal d’abord, moins mal dans la fuite, encore moins
Après : au bout du compte elle agréa ſes ſoins.

D. JUAN.

Ah ! que me dis-tu là !

JACINTE.

Ah ! que me dis-tu là ! Si l’aveu vous fait peine.
Vous pouvez en douter ; mais moi, j’en ſuis certaine.

D. JUAN.

Se ſont-ils vûs ſouvent ?

JACINTE.

Se ſont-ils vûs ſouvent ? Moins qu’ils ne l’ont voulu