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Au mois de septembre 1866, on reçut au séminaire des Missions-Étrangères une lettre de M. Ridel, qui donnait les premiers détails des événements que nous venons de raconter. Les aspirants étaient à Meudon, dans la maison de campagne du séminaire. Le soir, le supérieur leur annonça qu’en Corée, dans l’espace de quelques jours, neuf confrères, dont deux évêques et sept missionnaires, avaient versé leur sang pour Jésus-Christ. À cette glorieuse nouvelle, un cri de joie sortit de leurs cœurs ; et aussitôt, improvisant une illumination dans les branches des grands érables qui protègent la statue de la Sainte Vierge, ils chantèrent un Te Deum d’action de grâces, avec l’invocation, neuf fois répétée : Reine des martyrs, priez pour nous. Quelles autres paroles eussent pu célébrer plus dignement un pareil triomphe ? Quelles autres pourraient mieux en clore le récit ? Oui, nous vous louons, ô Dieu ! vous que chante l’armée des martyrs aux vêtements sans tache ; vous que la sainte Église catholique confesse et glorifie jusqu’aux extrémités du monde ! Te Deum laudamus… ; te martyrum candidatus laudat exercitus ; te per orbem terrarum sancta confitetur Ecclesia.