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certain nombre montrent une foi et une constance si touchantes que je ne puis résister au plaisir de vous en citer quelques traits ; ils vous édifieront et vous feront prier pour nous. Un enfant de quinze ans veut se faire chrétien ; en quelques mois il apprend les prières et le catéchisme. Mais son père et sa mère, instruits de sa détermination, cherchent à l’ébranler par toutes sortes de moyens. On lui représente la mort qui le menace, s’il est découvert ; mais la mort devant lui ouvrir le ciel, il ne la craint pas. On le frappe cruellement ; il souffre les coups en silence, et, quand son père est fatigué de frapper, il se lève et proteste qu’il sera chrétien. Il n’est pas encore baptisé.

« Touché de la foi de ces néophytes, le Seigneur semble vouloir la confirmer encore en glorifiant ceux qui, sur cette terre coréenne, l’ont généreusement confessée par l’effusion de leur sang. Voici ce que m’a écrit M. Féron : « À Mang-sang-i, province de Kang-ouen, faisant l’administration, je trouvai un enfant de douze à treize ans, nommé Hoang, infirme de naissance. Il ne pouvait se tenir debout, et n’avait jamais marché qu’en rampant sur les coudes et les genoux ; il était d’ailleurs pieux et assez bien instruit. Touché de son état, j’invitai les habitants du village à demander à Dieu sa guérison, par l’intercession des martyrs de la Corée. Ma proposition fut accueillie avec une sorte d’incrédulité. Néanmoins, sur mon ordre formel, on commença une neuvaine le jour de mon départ, 30 novembre ; j’avais donné, de mémoire, les noms de quarante martyrs principaux, et promis de dire la sainte messe le jour de la clôture, fête de L’immaculée-Conception de la Sainte Vierge. Une lettre des chrétiens de Mang-sang-i m’apprend que, le jour même, l’enfant a été guéri. Je n’ai aucun détail certain sur le moment où s’est opérée la guérison. Un oncle de l’enfant a dit, dans une chrétienté peu éloignée de chez moi, qu’au moment où, les prières récitées, les chrétiens se levaient, les jambes malades s’étaient étendues avec un craquement, et l’enfant s’était levé comme les autres. Je ne dois pas taire une circonstance dont Votre Grandeur pourra rechercher et apprécier la cause, c’est que la guérison est incomplète, en ce sens que l’enfant se sert encore d’un bâton pour s’aider en marchant. »

« La distance des lieux ne m’a pas encore permis de faire dresser un procès-verbal. Une autre guérison a été obtenue de la même manière dans mon district ; mais les documents que j’ai reçus ne sont pas assez authentiques pour que je puisse en écrire maintenant les détails.

« Voilà, Messieurs et chers Confrères, les consolations que le