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détails qui précèdent, Mgr Ferréol ajoute : « Vous concevez aisément, combien la perte de ce jeune prêtre indigène m’a été cruelle : je l’aimais comme un père aime son fils ; son bonheur seul peut me consoler de ne l’avoir plus. C’est le premier de sa nation et le seul, jusqu’à présent, qui ait été élevé au sacerdoce. Il avait puisé dans son éducation cléricale des idées qui le mettaient bien au-dessus de ses compatriotes. Une foi vive, une piété franche et sincère, une facilité d’élocution étonnante lui attiraient de prime abord le respect et l’amour des chrétiens. Dans l’exercice du saint ministère, il avait surpassé nos espérances, et quelques années de pratique en auraient fait un prêtre très-capable : à peine eût-on pu s’apercevoir de son origine coréenne. On pouvait lui confier toute sorte d’affaires ; son caractère, ses manières et ses connaissances en assuraient le succès. Dans l’état actuel où se trouve la mission, sa perte devient un malheur immense et presque irréparable. »