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à part, laquelle étant au service du roi et des ministres, a des privilèges particuliers, et jouit d’une assez grande considération dans le pays. On la désigne fréquemment sous le nom de classe moyenne, vu sa position intermédiaire entre la noblesse et le peuple. Les individus de cette classe se marient ordinairement entre eux, et leurs emplois passent de génération en génération à leurs descendants. Comme les nobles, ils peuvent être dégradés et réhabilités. Ils sont exempts de la cote personnelle et du service militaire ; ils ont droit de porter le bonnet des nobles, et ceux-ci, dans leurs relations avec eux, les traitent sur un certain pied d’égalité. Ils sont tenus de se livrer à certaines études déterminées, et passent des examens spéciaux pour obtenir leurs différents grades comme interprètes, médecins, astronomes, etc., et une fois reçus dans telle ou telle partie, ils ne peuvent plus passer à une autre. Avant de leur conférer des grades, on fait, comme pour les nobles, l’examen de leur extraction et de leur parenté, et leur nomination se décide par le ministre compétent, assisté de deux autres dignitaires. Ils ont en outre, comme tous les autres Coréens, le droit de concourir aux examens publics soit civils, soit militaires, et, s’ils y réussissent, peuvent obtenir des places de mandarins jusqu’aux degrés de mok-sa et pou-sa inclusivement, mais pas plus haut. La plupart des piel-tsang (petits mandarins militaires ou sous-lieutenants), tsiem-sa (sous-préfets maritimes), et pi-tsiang (secrétaires des gouverneurs et d’autres grands mandarins) appartiennent à la classe moyenne.

Les fonctions exclusivement remplies par des membres de cette classe, se rattachent à huit établissements ou départements distincts.

1o Le corps des interprètes. C’est le premier, le plus important, et celui dont les emplois sont le plus courus. Leurs études ont pour objet quatre langues différentes : le chinois (Tsieng-hak), le mandchou (Hon-hak), le mongol (Mong-hak), et le japonais (Oai-hak) ; et quand ils ont reçu leur diplôme dans une de ces langues, ils ne peuvent plus concourir pour une autre. Il y a toujours un certain nombre d’interprètes avec l’ambassade de Chine. Pour celle du Japon, qui depuis longtemps a perdu de son importance, c’est un interprète qui fait lui-même l’office d’ambassadeur. De plus, un autre interprète, qui a le titre de houn-to, réside continuellement à Tong-naï, dans le voisinage du poste japonais de Fousan-kaï, pour les rapports habituels entre les deux peuples.

2o Le Koan-sang-kam, ou École des sciences, subdivisé en