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mourut en faisant sa prière, à genoux, assis sur ses talons, à la grande surprise et admiration des habitants du lieu. Il avait quatre-vingt-deux ans.

Telle est l’histoire des treize années qui suivirent la première persécution générale. Dans cet intervalle, l’Église de Corée s’est reformée ; les fidèles presque anéantis, se sont relevés ; ils ont recommencé à s’instruire, à s’organiser ; ils ont donné au ciel de nouveaux martyrs ; ils ont renoué les relations avec le clergé de Chine, et avec le Saint-Siège ; enfin ils ont conquis de nouveaux frères et solidement établi l’Évangile dans des provinces où il était auparavant inconnu, dans le Kang-ouen, et surtout dans le Kieng-siang. Cette dernière province, l’une des plus riches du pays, souvent nommée par les indigènes la base et le fondement du royaume, est en même temps le foyer des superstitions antiques, nées du mélange du culte des ancêtres et des pratiques de la doctrine de Fo. Dans les desseins de Dieu, le temps était venu pour ces chrétientés nouvelles de recevoir le baptême de sang ; aussi, tandis qu’en 1801, la persécution avait eu pour théâtre les trois provinces de Kieng-kei, T’siong-t’sieng et Tsien-la, qui étaient alors les principaux centres des chrétiens, cette fois nous allons voir la violence de l’orage tomber tout spécialement sur les néophytes du Kang-ouen et du Kieng-siang.