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malice. Elle lance le blâme et donne ses ordres avec une imposante majesté. Son administration rappelle le règne de la reine Ma, qui fut digne d’être assimilée au grand empereur Io[1]. Mettant à mort et punissant avec équité, elle fait briller les vrais principes aux yeux de toutes les races futures. Répandant d’une main la pluie et la rosée, de l’autre lançant la gelée blanche et les neiges, elle place le gouvernement sur le terrain de la doctrine et de la véritable justice. Gravement inquiète, et voyant le danger de la position, elle émet des vues lucides comme le soleil et les étoiles. C’est pourquoi, à la troisième lune de cette année[2], elle donna ses ordres au tribunal Keum-pou, commanda de faire siéger une chambre extraordinaire pour juger cette affaire, et par là tout fut arrêté.

« Déjà Tsi-tsiong-i, Siang-ien-i, In-kir-i, Iou-ir-i, et Hoang avaient, depuis plusieurs années, subi la sévérité de la loi ; mais, dès lors, l’épouse et la belle-fille du prince rebelle In périssent par le poison ; Ka-hoan-i et T’siel-sin-i meurent sous les coups ; Tsiou Moun-mo subit le supplice de l’exécution militaire, pour frapper tous les regards ; Seng-houn-i, Iak-tsiong, etc., etc., en un mot, tous les principaux chefs de cette ligue insensée, sont condamnés et mis à mort. À la huitième lune[3], Sa-ieng-i fut pris et traité selon la loi, avec Hang-kem-i, Tsi-hen-i, Hoang Sim-i, Tsien-hei et leurs complices. Ceux qui avaient infatué le peuple, furent envoyés dans leurs provinces respectives pour y être exécutés. Les ministres et dignitaires du palais unissant leurs efforts, et tous d’une voix répétant que pour détruire le mal, il fallait le prendre par sa base et sa racine, ordre fut donné, sur leurs pressantes sollicitations, de dépouiller le ministre T’sai de toutes ses dignités[4]. C’est ainsi que pour n’avoir pas lâché le fil céleste et avoir tenu aux principes naturels, l’empereur Ha-ou-si élevant l’énorme marmite, les mauvais esprits ne purent s’évader ; c’est ainsi que pour avoir été très-éclairé sur la doctrine du ciel, l’empereur Hen-ouen-si s’avançant sur un char

  1. Il s’agit ici de l’empereur T’a-yu ; c’est-à-dire Yu le Grand, celui qui, en creusant des canaux, livra à l’agriculture une immense étendue de terrain auparavant couverte de marais.
  2. Cette date est inexacte ; l’édit de persécution est daté du 11 de la première lune.
  3. Cette date aussi est inexacte. Est-ce de propos délibéré ? et dans quel but ? nous l’ignorons.
  4. Ce ministre, jadis accusé de rébellion, était mort depuis un certain temps quand cet ordre posthume fut rendu contre sa mémoire.