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fourberie du plus faible, aussi bien que l’insolence du plus fort et son dédain superbe de la vérité. Il n’y a que le gouvernement chinois dans le monde, pour nier aussi effrontément des faits avérés et connus de tous ; pour oser prétendre qu’il n’y avait pas de chrétiens dans l’empire, alors même qu’il les persécutait dans toutes ses provinces, au vu et su de ses centaines de millions de sujets.

Nous avons été étonné de ne pas trouver dans la réponse de l’Empereur un seul mot sur l’exécution du P. Tsiou, sujet chinois, que d’après la loi on aurait dû renvoyer à Péking. Sans aucun doute, le gouvernement coréen, avant de rendre cette lettre publique, en aura retranché divers passages. Les chrétiens ont toujours été convaincus que l’Empereur donna, à ce propos, une verte semonce au roi de Corée, et qu’il y ajouta des paroles menaçantes. La régente et ses ministres, frappés de terreur, envoyèrent à la hâte à Péking une somme d’argent très-considérable qui, naturellement, apaisa le courroux de Sa Majesté Impériale. Nous n’osons pas répondre de l’authenticité de ces faits, mais rien ne peut être plus vraisemblable. La Chine n’eût pas été la Chine, si l’Empereur eût perdu une si belle occasion de rançonner son vassal.