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les dépositions de Ting-io-tsuen, Ting-io-yung, Ly-kia-houen, Ting-io-tchung, Ly-tchung-hieun, s’accordent toutes parfaitement.

« Cependant Ly-kia-houen étant fort habile dans la littérature et les arts libéraux[1], avait obtenu un mandarinat du second ordre ; aussi ces sectaires le prenaient-ils pour leur appui et lui étaient-ils soumis en tout. Il mit en langage vulgaire les livres corrupteurs qu’avait apportés Ly-tchung-hieun, et était à la tête de tous pour les répandre au loin. Ting-io-tchung avait pour principaux complices Hung-io-ming, King-ting-tchouun, Tsoui-tchang-hien, Ly-si-yng, Hung-py-tcheou, Tsoui-py-kung et autres (François-Xavier Hong Kio-man-i, Sabas Tsi Tsiang-hong-i, Paul Ioun Tsi-tsiong-i, Thomas T’soi Pil-kong-i, etc…) Toutes leurs dépositions sont claires et s’accordent. Outre ces hommes de lettres et de grande famille, quelques centaines et plus d’un rang inférieur, parmi les marchands et le simple peuple, s’étaient réunis au parti. Tous se plient et se replient, s’entrelacent ensemble comme le serpent, et se nouent comme une corde. D’un autre côté, les femmes séduites et entraînées dans le parti, ont à leur tête Kiang-ouan-chou, mère de Hung-py-tcheou (Colombe Kang Oan-siouk-i et son fils Philippe Hong).

« Déjà auparavant Ly-yen (Ni In), prince de la famille royale, avait été coupable de trahison et de révolte. Le roi défunt, par affection et bienveillance pour un membre de sa propre famille, ne put se résoudre à le faire mourir ; il fut relégué dans une île. Cependant la famille de Ly-yen et tous ses gens s’accordaient secrètement avec Kiang-ouan-chou, pour répandre cette perverse doctrine, et ils ourdissaient ensemble la trame de leurs criminels projets. En ce même temps, Ly-yen s’échappa de l’île à la faveur de la nuit. Quand l’affaire fut sur le point d’éclater, l’année ping-chen de Kien-Iong (1776), Hung-yo-ien, sujet allié à la famille royale et neveu de Hung-ling-han, coupable de trahison, révolte et brigandage, s’accorda avec Hung-tsi-nung et autres pour amener une rébellion, mais le roi défunt ne voyant en eux que des parents égarés, dissimula pour leur faire grâce. Cependant, Hung-yo-ien n’en devint que plus acharné à poursuivre ses projets criminels ; il se lia plus étroitement que jamais avec Ly-kia-houen, et tous deux avaient le même but. Yn-sing-you, ministre d’État, favorisait de tout son pouvoir les crimes de Hung-yo-ien,

  1. Les six arts libéraux des Chinois sont : la civilité, la musique, le calcul, tirer de l’arc, écrire en beaux caractères et conduire un char avec adresse, surtout dans les combats.