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qui a toujours été depuis une pépinière de fervents chrétiens et d’illustres martyrs.

À Xavier Kouen devait aussi revenir la gloire d’établir sur des bases solides, la chrétienté de la province de Tsien-la, dans la partie méridionale du royaume, en convertissant Niou Hang-kem-i, qui fut appelé Augustin au baptême. Augustin appartenait à une des classes les moins élevées de la noblesse, mais son mérite personnel et sa grande fortune lui donnaient beaucoup d’influence. Il habitait à T’so-nam-i, au district de Tsien-tsiou. Ayant entendu parler de la nouvelle religion, il fut attiré par la réputation des hommes fameux qui l’embrassaient, et voulant examiner les choses par lui-même, il vint dans la famille Kouen. À peine eut-il connu les principes de la religion chrétienne, que son âme droite se rendit, et il voulut commencer de suite à la pratiquer. De retour chez lui, il instruisit immédiatement sa nombreuse famille, et annonça aussi la bonne nouvelle à ses amis, voisins et connaissances. Sa ferveur, son zèle et sa constance peuvent le faire regarder comme la pierre angulaire des chrétientés des provinces méridionales. Vers cette même époque. Paul Tsi T’siong-i, demeurant aussi dans la province de Tsien-la, au district de Tsin-sou, reçut la foi par le moyen de Kim Pem-ou, dont nous parlerons plus tard.

Dans les pays plus rapprochés de la capitale, nous devons signaler la famille Tieng, comme ayant beaucoup contribué à la propagation de l’Évangile. Cette famille, depuis longtemps célèbre, était originaire de Na-tsiou, et demeurait alors à Ma-tsai, district de Koang-tsiou, province de Kieng-kei. C’est à elle qu’appartenaient les deux frères Iak-tsien et Iak-iong, qui prirent part aux premières conférences de Piek-i. Elle comptait encore plusieurs autres membres respectés, qui secondèrent admirablement à cette époque le mouvement religieux. Il faut aussi mentionner la noble famille de Luc Hong, dit Nak-min-i. Les deux frères étaient dans les charges publiques. Ils furent tous instruits et baptisés, par Pierre Seng-houn-i.

Dans la classe moyenne, ceux qui travaillèrent le plus à répandre la religion, dès le commencement, furent Mathias T’soi, Sabas Tsi et Jean T’soi. Mathias T’soi In-kiun-i, d’une famille d’interprètes, fut instruit par Piek-i. Sabas Tsi dit Tsiang-hong-i, d’une famille de musiciens attachés à la cour, se présenta lui-même pour se faire instruire. D’un naturel simple, respectueux et diligent, après avoir bien étudié la religion, il s’appliqua avec ferveur à aimer Dieu, et son unique désir