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peuvent manquer de se renouveler, et, un jour ou l’autre, elles se termineront par l’annexion de la Corée au territoire russe. Peut-être aussi les Anglais ou les Américains, poussés à bout par quelque nouvelle insulte à leur pavillon, imposeront de force la liberté commerciale.

Mieux vaudrait certainement que la France se chargeât elle-même d’intervenir, pour effacer l’humiliation de l’échec subi en 1866. Cette malheureuse expédition devait, dans l’intention du gouvernement, punir le meurtre des missionnaires français, et rendre impossible la répétition de pareils actes de barbarie. En fait, elle a complété la ruine de l’Église de Corée, et causé le massacre de milliers de chrétiens. Quelle autre manière de réparer ce désastre que d’assurer aux frères et aux enfants de ces martyrs la complète liberté de religion, en forçant la Corée à conclure des traités avec les peuples civilisés, et, ces traités une fois conclus, à les respecter scrupuleusement ? Sans doute, dans les circonstances actuelles, une expédition de ce genre semble à peu près impossible, mais la France n’est pas morte, l’avenir n’a pas dit son dernier mot, et l’avenir est à Dieu.