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Dans le cours de l’ouvrage, j’ai, le plus souvent, cité les lettres des missionnaires au lieu de les analyser. Il en résulte quelquefois des longueurs, des répétitions, mais ces légers inconvénients m’ont semblé plus que contrebalancés par l’intérêt qui s’attache à ces lettres elles-mêmes. La plupart de ceux qui les ont écrites ont, quelque temps après, scellé la foi de leur sang, et les lecteurs chrétiens aimeront à entendre les martyrs raconter leur propre histoire, ou celle d’autres martyrs.

Je ne me fais pas illusion sur les nombreuses fautes de style, d’arrangement, etc., qui se rencontrent dans ce livre. Il est impossible qu’un missionnaire passe sa vie à catéchiser des idolâtres, sans oublier plus ou moins sa langue maternelle, et je prie le lecteur de ne pas se montrer trop sévère pour les incorrections inévitables en pareil cas. Forcément éloigné de ma mission par une longue et terrible maladie, j’ai fait de mon mieux pour remplir la tâche que l’obéissance m’a imposée : tâche trop lourde pour mes facultés affaiblies, mais tâche bien agréable, puisqu’elle m’a fait vivre plusieurs années dans la société intime des martyrs et des confesseurs dont j’écrivais l’histoire.


Puissent ces pages contribuer à l’exaltation de la Sainte Église catholique, en faisant connaître quelques-uns des prodiges de grâce que Dieu se plaît à opérer, en elle et par elle, aux extrémités du monde !

Puissent-elles inspirer aux fidèles le désir de prier avec plus de persévérance et de ferveur pour la conversion de tous les peuples, et spécialement pour la mission de Corée, afin que Dieu daigne abréger ses longues épreuves !

Puissent-elles surtout susciter quelques vocations à l’apostolat des infidèles ! Puissent les paroles et les exemples de ces glorieux confesseurs de Jésus-Christ remuer le cœur des jeunes élèves du sanctuaire, afin qu’animés d’une sainte émulation, quelques-uns au moins s’écrient : « Et moi aussi, je serai missionnaire ! c’est pour moi un devoir, c’est une nécessité ; malheur à moi si je ne vais prêcher l’Évangile ! » Necessitas enim mihi incumbit, væ enim mihi est si non evangelizavero ! (I Cor. ix, 16.)