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et les temps secondaires. Elle change ordinairement avec les diverses voix des verbes.

Les radicaux coréens sont de deux espèces : ceux qui rendent aspirée la consonne qui les suit immédiatement, et ceux, beaucoup plus nombreux, qui n’exigent pas cette aspiration. La terminaison de l’infinitif, qui est ta dans ces derniers, devient, dans les premiers, tha. Ex. : hă-ta, faire ; no-tha, lâcher.

Les signes de temps n’étant autres que les participes verbaux, il importe, avant tout, de bien déterminer ce que sont ces participes, et de les distinguer des participes relatifs. Dans nos langues, le même mot joue les deux rôles ; nous disons : dominant sa colère, il garda le silence, et : l’homme dominant ses passions triomphera. Dans le premier exemple, dominant n’est pas un véritable participe puisqu’il ne participe pas de la nature de l’adjectif, ce serait plutôt une espèce de gérondif. Dans le second cas, dominant joue le rôle d’adjectif, et remplace le verbe avec qui relatif. Or il y a, en coréen, deux formes différentes de participes, pour exprimer ces deux sens différents. Les premiers sont les participes verbaux, et les seconds les véritables participes, ou participes relatifs.

Maintenant, comment se forment les participes verbaux ? — Le participe futur se forme en ajoutant au radical la particule qui dans les verbes en tha devient khé. Ex. : hă-ta, faire, hă-ké, devant faire ; no-tha, lâcher, no-khé, devant lâcher. — Le participe passé se forme en ajoutant au radical l’une des voyelles a ou ŏ. Dans les verbes en tha, cette particule devient ha ou Ex. : no-tha, lâcher, no-ha, ayant lâché ; nŏ-tha, placer, nŏ-hŏ, ayant placé. Dans les verbes en ta, la voyelle a ou ŏ se joint au radical soit directement, soit à l’aide d’une lettre euphonique. Ex. : hă-ta, faire, hă-iŏ, ayant fait ; tsŏ-ta, boiter, tsŏ-rŏ, ayant boité ; sin-ta, chausser, sin-ŏ, ayant chaussé. Les verbes dont le radical est en a, n’ajoutent rien. Ex. : tsa-ta, dormir, tsa, ayant dormi.

Nota. — Les règles euphoniques à observer dans la formation du participe passé verbal, étant assez compliquées, le dictionnaire, tout en donnant les verbes à l’infinitif, indique toujours ce participe.

Il n’y a pas en coréen de participe verbal du présent. C’est le radical pur et simple qui en tient lieu. En effet, dès lors que la manière d’être ou l’action affirmée par le verbe n’est rapportée ni au passé, ni au futur, elle est, par cela même, au présent habituel. Ce présent suffit pour les verbes neutres, puisqu’ils expriment seulement un état, une manière d’être ; il suffit, par