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coréen, comme dans la plupart des langues agglutinatives, on indique certaines nuances de signification, en surajoutant les unes aux autres les terminaisons de divers cas. Ainsi on rencontre les terminaisons composées : ké-ro (dat. instr.), ké-ro-siŏ (dat. instr. abl.), etc.


Adjectifs. — En coréen, il n’y a pas d’adjectifs proprement dits. On les remplace par des substantifs ou par des verbes. Quand un adjectif indique la matière d’un objet, sa nature, son essence distincte, et qu’il peut, en français, se remplacer par un nom au génitif, comme dans les expressions : âme humaine (d’homme), brise printanière (de printemps), cet adjectif se rend en coréen par un substantif que l’on place avant le nom qualifié.

Exemples : langue coréenne, tsio-siŏn-mal (Corée-langage) ; l’oreille humaine, sarăm-koui (homme-oreille). Le premier substantif reste toujours invariable, et le second seul se décline.

Les adjectifs qualificatifs, comme : bon, grand, puissant, sont remplacés par des verbes, de la manière suivante. Si l’adjectif est seul avec le substantif, on se sert du participe relatif passé, qui se place avant le substantif et demeure invariable. Si, au contraire, l’adjectif est l’attribut de la proposition, le verbe se met après, au temps voulu.

Exemple : le verbe neutre kheu-ta signifie : être grand ; son participe relatif passé est kheun, qui a été grand, qui est grand. Les expressions : une grande maison, de grandes maisons, à une grande maison, etc., se diront : kheun tsip, kheun tsip-teul, kheun tsip-éké, etc. Si, au contraire, on veut traduire : la maison est grande, la maison sera grande, la maison était grande, on dira : tsip-i kheu ta, tsip-i kheu-ket-ta, tsip-i kheu-tŏni, etc., en conjuguant le verbe kheu-ta dont tsip est le sujet.

On se sert presque toujours comme adjectif du participe relatif passé, parce que la qualité existe dans l’objet antérieurement à l’affirmation qu’on en fait. Avec les expressions : digne de, propre à, probablement, etc., on emploierait le participe relatif futur, parce que ces expressions impliquent une nuance de futurité.

Tous les mots coréens peuvent devenir adjectifs, à l’aide des participes du verbe être ou du verbe faire. (Voir divers exemples dans le Pater et l’Ave, pl. III, IV.)

Les participes relatifs employés comme adjectifs, deviennent quelquefois de véritables substantifs et se déclinent comme tels.