Page:Daire - Physiocrates.djvu/117

Cette page n’a pas encore été corrigée

DISCOURS DE UÉDFFEUR. 2l

servatien, loin d’en faire usage pour se nuire, pourse détruireréciproquement, le besoin mutuel, la crainte, l’intérêt, la raison enfin, leur feraient réunir ces mômes forces pour le bien de tous ; les sournetlraient à des règles naturelles de justice et même de bienfaisance réciproque ; établiraient nécessairement entre eux des conventions sociales, tacites ou formelles, pour assurer à chacun l’usage licite (le son droit naturel, de son droit aux choses propres a sa jouissance, ou en

d’autres termes, la liberté de profiter des avantages qu’il peut retirer (le l’or- dre naturel.

L’ORDRE NATUREL est la constitution physique que Dieu même a donne’ a l’univers, et par laquelle tout svzpfire (laits la nature. En ce sens général et vaste, l’ordre naturel [irécède (le beaucoup le droit naturel de Flunnme ; il sïëtcndhien au-delà de l’homme et de ce qui l’intéresse ; il embrasse la totalitta des êtres.

Mais quand on envisage cet ordre suprême relativement à l’espèce humaine, on voit qu’il doit renfermer, qu’il renferme en effet, dans le plus grand détail, tous les biens physiques auxquels ll0llS pouvons prétendre, et l’institution sociale qui nous est propre.

(l’est l’ordre naturel qui nous soumet à des besoins physiques. C’est lui qui nous environne de moyens physiques pour satisfaire à ces besoins. C’est par lui que tout effet a nécessairement sa cause, que toute cause a ses effets directs. C’est de lui que nous tenons lc don [nrérieux (le pouvoir étudier et reconnaître évident- demnient cet admirable enchaînetnent de causes et d’effets, dans les choses sur lesquelles il nous est possible d’étendre l’usage de nos sens et de notre raison. (l’est donc lui qui nous prescrit souverainement des lois naturelles auxquelles nous devons nous conformer et nous soumettre, sous peine de perdre, en raison proportionnelle de nos erreurs et de notre égarement, la faculté de faire ce qui nous serait avantageux, et d’être ainsi privés de Fusage de notre droit naturel.

Les Lots NATURELLES considérées en général sont les conditions essentielles selon lesquelles tout s’exécute dans l’ordre institue’ par l’ardeur de la na- ture. Elles dilTèrent de l’ordre, comme la partie diffère du tout. Il en existe sans doute une immense quantité qui nous seront éternellement inconnues, qui n’ont aucun rapport a l’homme, et dont il ne serait mente pas sage de nous occuper ; car c’est pour nous une assez grande allait-e que celle de songer ellicacement aur moyens d’accroître et d’assurer notre bonheur.

Ces moyens sont évidemment indiqués par les lois naturelles de la portion du l’ordre général grhysitlzte, directement relative au genre humain.

Les LOIS NATURELLES prises en ce sens, qui nous est relatif, sont les conditions essentielles aurquelles les hommes sont assujetis pour s’assurer tous les avantages que l’ordre naturel peut leur procurer. Elles (léterminent irrévoca— hlement, d’après notre essence même et celle des autres êtres, quel usage nous devons nécessairement faire de nos facultés pour parvenir à satisfaire nos besoins et nos désirs ; pour jouir, dans tous les cas, de toute Pétendue de notre droit nu- turel ; pour être, dans toutes les circonstances, aussi heureux qu’il nous est pos- sihle.

ce sont ces lois de nature qui prescrivent la réunion des hommes en stu-ietë,