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LAW.

encore quelques mois, elle pourrait être contrainte d*arrêter ses payements.

Je fais cette remarque pour prouver que l’exemple du passé, ni la crainte de ce qui peut arriver dans la suite, ne sont pas des raison ? assez fortes pour empêcher le crédit d’une caisse publique qui paye régulièrement, parce que les commodités des payements par billet^ sont si grandes, qu’elles balancent ces dangers.

Quand on augmente la quantité d’une chose ou qu’on en diminue 1, 1 demande, le prix baisse ; car la valeur de toutes choses est réglée sui la proportion qu’il y a entre la quantité et la demande : l’une oi l’autre étant augmentée ou diminuée, le prix ou valeur change dan : la même proportion.

De même, si l’on peut introduire un autre effet pour servir au^ usages de la monnaie, l’argent diminuera de valeur, d’autant plu que cet autre effet est plus propre à servir à ces usages.

Donc, l’introduction d’un crédit dans le commerce, augmentant l quantité de la monnaie réellement, et faisant le même effet que si ell était augmentée, par une plus forte circulation que ce crédit procure doit diminuer le prix ou intérêt de l’argent, remettre la confianc et faire sortir les espèces qui sont resserrées. On ne garde que pe d’argent, quand on est sur d’en avoir dans le besoin, et à un prix o intérêt modéré.

Quand on supposerait que cet établissement ne produirait pas ce bons effets, il n’en peut pas produire de mauvais, ne pouvant pp diminuer la quantité de la monnaie ; car, pour toutes les somme qui seront en caisse à la banque, il y aura des billets qui suppléeroi aux usages de la monnaie de même ou mieux que les espèces, C( billets étant supposés au moins aussi bons que l’argent, puisqu’on h peut convertir en espèces à volonté.

De prétendre que le temps n’est pas propre, à cause de la granc méfiance, quoique le projet soit bon ; qu’on doit attendre que l’argei revienne plus abondant, et que la confiance soit remise dans le cono merce, c’est vouloir demeurer avec les bras croisés dans un dangc évident.

Troisième objection. On dit que les négociants étrangers ont éci que, si la banque est établie, ils n’enverront pas des espèces et matièr » en France.

Téponse, Ceux qui font cette objection ne connaissent pas ce dont

1 C’est toujours une chose très-fàcheuse qu’une banque suspende ses payenien quoiqu’elle les reprenne plus tard, car cette reprise ne répare pas tous les préjudi » individuels qui sont résultés de l’événement.