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ceau, aussitôt qu’il apprit la chute fatale de l’honneur de sa mère. Ce qu’il éprouva à ce sujet n’était guère définissable dans son esprit ; mais prenant son essor naturel que rien ne contraignait, ou plutôt se sentant exalté par de hautes notions sur l’honneur de sa famille, sentimens que le marquis avait nourris avec délire dans l’héritier de son nom et de ses biens, il ne crut point devoir rester où sa mère avait porté la honte. Fort de cette idée, il prit son parti, et s’enfuit de Venise, en se promettant de n’y revenir jamais ! il mit le moins de tems possible pour s’éloigner d’une ville qui lui était devenue insuportable ; et perdit par ce mouvement, par ce changement de scène, les réflexions chagrinantes qui oppressaient son cœur.