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COLETTE, L’AIMABLE FERMIÈRE


Écœuré par les senteurs affadissantes qu’exhalent les dégrafées musquées et fardées de tous les mondes, véritables poupées en cire, qui se livrent à vos caresses, veules et inertes, sans la moindre ombre de pudeur, incapable d’une étincelle, je fus pris de la fantaisie d’essayer du piquant des amours naturalistes. Je quittai Paris, dans les derniers jours de Mai, venant m’installer pour six mois dans mes terres, dans un coin du Midi, où les femmes ne sont pas en carton pâte, où de la belle chair fraîche recouvre les os. Elles ont un libre langage, et sont en général d’un accès facile, sans pour cela être dévergondées.

Elles entendent sans sourciller les plaisanteries les plus raides, les mots les plus crûs,