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bonheur dans les ténèbres. Je ne voyais émerger que les pieds de l’agenouillée, et rien de la voluptueuse pratique qu’elle poursuivait dans l’ombre, mais j’avais sous mes yeux la mimique expressive de la béatifiée. Ses yeux roulaient dans leur orbite, son nez palpitait, ses lèvres bâillaient montrant le riche écrin crocheté, la gorge sautait, enfin je vis les hanches onduler, et j’entendis les soupirs habituels, mais moins éloquents que ceux qu’elle exhale sous ma langue.

Janine émergea de dessous les jupes, rouge, essoufflée, attendant son tour bien gagné.

Voyant qu’on ne lui offrait rien, car Marianne avait pris son ouvrage et s’asseyait tranquillement sur sa chaise :

— Eh bien ! et moi, s’écria-t-elle, je n’aurai rien vraiment.

— Non, non, pas ici, ma chérie, demain chez moi.

— Demain, demain chez toi, oui, oui, je sais bien que tu m’en donneras demain ; mais je suis pressée, et j’en veux ici, tout de suite, aujourd’hui et pas demain, je saurai bien t’y forcer.

Janine, relevant brusquement ses jupes, s’élance vers son amie assise, lui apportant son chat enflammé, qu’elle pose sur sa bouche. Celle-ci détourne la tête, mais Janine, dont ça