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gauche, elle déchire l’autre par deux cinglées entre les cuisses. Les deux victimes hurlent à l’unisson épouvantablement.

La Lionne, après avoir exercé sa terrible vengeance, s’avance vers moi. Je n’étais pas trop rassurée ; cependant son œil n’avait plus cet éclair fulgurant qu’il lançait pendant qu’elle se livrait à sa besogne vengeresse, il brillait au contraire d’une douce flamme, et me regardait tendrement.

— Je suis à vos ordres, maîtresse ; faites de moi ce qu’il vous plaira.

Une idée s’entêtait depuis un moment dans ma cervelle, et ce regard, devenu si doux, après m’avoir paru si féroce, m’enhardissait dans mon projet. Je voulais éprouver l’empire que j’avais sur ma Lionne ; je risquais, au pis-aller, qu’elle me traitât comme mes filles de chambre, moins sévèrement sans doute, mais aussi quel triomphe, si j’arrivais à dompter cette fière Lionne à la plier à mes désirs.

— Lionne, je veux savoir si vous m’êtes soumise ; pour vous garder à mon service, il