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pour moi est sans bornes. Je veux d’ailleurs vous avouer que je la considère bien plus comme une amie que comme une servante ; chaque fois qu’elle me trouve seule, elle se jette à mon cou, m’embrasse follement, comme vous, sur la bouche, m’étreint sur son sein, se presse contre moi, et ses yeux bleus troublés, et ses lèvres roses tremblantes, ont l’air de parler, de demander quelque chose ; je devine bien ce qu’elle désire, car vous savez que j’ai essayé de la chose, mais comme ça ne me disait rien, et qu’elle n’a jamais osé s’aventurer, ça c’est toujours fini par des soupirs à fendre l’âme, qu’elle pousse, quand je me débarrasse. Voulez-vous que nous la fassions venir ? Mais je vous avertis que je ne veux rien d’elle sans vous ; je veux bien qu’elle soit là comme appoint, mais point comme agent principal. Mais elle, ne sera-t-elle pas intimidée par votre présence ?