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sanglante, avait lieu de me surprendre. Je me rappelai alors que j’avais lu dans un conteur russe, que dans ce pays, une femme que son mari ne fustige pas se croit délaissée ; et que souvent l’époux, pour faire partager sa flamme à sa moitié, est obligé de faire pénétrer son feu chez elle, à coups de verges, les employant par poignée, quand, chez nous, il n’en faut qu’une, pour produire le même effet à nos ardentes compatriotes ; et ce que j’avais cru l’invention d’un romancier, est sans doute le moyen efficace qu’on emploie exceptionnellement, peut-être, pour dégeler les cas glacés dans ce pays, où tout est gelé, même parfois ce qui arde toujours dans les conins français. D’ailleurs je me promettais, puisque ma belle Russe devenait mon esclave, en me donnant son cœur, d’éclaircir ce point avec elle.