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main blanche et potelée, le priape se redresse en colère, prêt à rompre sur-le-champ une nouvelle lance. La mignonne enfourche la monture, et délaissant l’amble et le trot, elle me mène au paradis en quelques bonds précipités, d’un train d’enfer, qui nous tient à peine en route. Je n’insiste pas pour savoir si cette rapide chevauchée, qui a essoufflé la cavalière, l’a aussi émue ; ce galop, s’il est mon fait, n’est pas le sien.

Toute la nuit la chevauchée continua, coupée par des intervalles de repos sur le lit ; et quand je m’en vais, le matin, le coucou, qui chante dix heures, me dit seul bonjour. Nijni dort à poings fermés, fatiguée sans doute, mais par quoi ? Par sa rude besogne ou par la volupté ?…