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— VIII —


soubrette, après une rapide inspection de mon visage, et un coup d’œil qui me parut admiratif, à ma carrure, courut prévenir sa maîtresse. Un store qui s’agita, me fit lever le nez ; et je soupçonnai bien que n’ayant rien aperçu, qu’on me dévisageait d’en haut. La camérière redescendit, et me faisant signe de la suivre, elle me conduisit dans un boudoir vieil or, très luxueux, mais qu’on sentait meublé à la hâte, par la main pressée du tapissier. Dès que la soubrette m’a laissé, je m’assieds sur le bord d’un fauteuil réfléchissant aux moyens que j’emploierais pour faire mon siège. Je n’eus pas le temps de réfléchir longuement, car presque aussitôt la porte s’ouvrit et se referma sans bruit. La jeune veuve s’avance, superbe comme une reine, vêtue d’un simple peignoir de la flanelle la plus fine, retenu par vingt agrafes de diamant, que moule les opulentes saillies d’un corps admirablement pris,