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propice, permettait de lancer dans le vagin, en guise de semence humaine. Je fis une toilette de circonstance ; un loup devait me couvrir une partie du visage, pour que ma moustache ne vint pas trahir mon sexe ; et quand j’entendis le timbre qui annonçait la visiteuse, je courus me cacher dans la salle de bain.

La porte de la chambre à coucher s’ouvrit bientôt, donnant passage à une dame, toilette sombre, un loup sur la figure, introduite par Mina. Dès que la soubrette a disparu, la nouvelle venue retire son masque, se précipite dans les bras de la comtesse, et l’embrasse longuement. Quand elle se retourne, je puis admirer un charmant visage de vierge, aux deux grands yeux bleus, baissés modestement, respirant la candeur et l’innocence, un front pur et serein, couronné d’une belle chevelure blond cendrée, lissée sur les tempes. On eût dit une vierge de Raphaël, descendue de son cadre. Les deux beautés forment un contraste ravissant. La comtesse, avec ses lèvres sensuelles, rouges encore du long baiser qu’elles viennent de recevoir, entr’ouvertes par le désir, semble vouloir dévorer la blonde