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certaine façon, et, sans qu’elle eût fait un mouvement, la porte s’ouvrit, mue par un ressort. Nous étions dans la chambre à coucher de la comtesse, brillamment éclairée ; les murs étaient tendus de tapisseries des Gobelins, coupées par intervalles de grandes glaces en pied, qui montaient jusqu’aux lambris ; on marchait sur un tapis épais et moëlleux, qui étouffait le bruit des pas. Personne n’était dans la chambre, la soubrette avait disparu sans que je m’en aperçusse, et je me trouvai un moment seul. J’eus le loisir d’examiner la pièce. Un lit de milieu, majestueux et bas, incrusté d’ambre et d’or, occupait le centre ; dans un coin on voyait un lit de repos, très bas ; des fauteuils de toutes les formes, des chaises rembourrées, hautes, basses, des canapés, des poufs, des divans, tout de la même étoffe, couraient autour de la chambre ; au plafond des appareils de gymnastique, que je ne m’étonnai pas de voir là, des rideaux masquaient divers objets aux angles de l’appartement ; dans un coin, un piano à queue d’Erardt.

La comtesse, qui était entrée sans bruit, me surprit au milieu de mon inspection ; je la voyais