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quelque hésitation, je penchai pour l’affirmative, et une heure après mon dîner à huit heures et demie, je sonnais à la villa des Délices. Ce fut la soubrette blonde, qui vint à mon coup de sonnette. Un moment interdite, elle finit par me remercier, avec effusion, d’avoir secouru sa maîtresse ; et, après avoir pris ma carte, elle me dit qu’elle allait m’annoncer. Elle m’introduisit dans un salon éclairé, où elle me laissa un moment. Presque aussitôt la comtesse entra. Ce fut une apparition, j’oubliais de la saluer, immobilisé par le ravissant tableau qui s’avançait vers moi, me tendant une main, que je serrai avec émotion. Vêtue d’un simple peignoir, qui moulait ses formes opulentes, les cheveux dénoués, fins et noirs, descendant jusqu’au bas de la croupe, elle se présentait sans embarras, portant en avant une gorge ferme et ronde, qui bombait le haut du peignoir. « Je vous attendais, me dit-elle, mais pas ce soir, comme vous voyez ; vous m’excuserez, de vous recevoir dans cette tenue négligée ; mais j’étais trop fatiguée par les émotions de la journée, pour songer à me faire habiller, et je n’ai pas voulu laisser croire à