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joue le rôle de Satan, un diable bien engageant ma foi, et par lequel on se laisserait joliment tenter. Dès qu’il est auprès du couple, il étend le bras, et semble indiquer à Hans Carvel le conseil que l’on sait, pour que celui-ci ne soit pas cocu à son insu. Carvel allonge le bras machinalement, porte la main entre les cuisses de son épouse, qui les écarte, croyant, dans son rêve, que son amant vient la pénétrer. Carvel, qui croit se mettre au doigt l’anneau que lui donne le diable, l’enfonce et pousse vivement pendant que Satan se tord de rire, faisant sauter sur sa poitrine une paire de gros mamelons qui ne rappellent que de fort loin ceux de l’homme.

Quand le groupe repasse, le mari, qui a toujours le doigt où vous savez, comme dit le bonhomme Lafontaine, l’y remue avec dextérité. Babeau, toujours endormie, tortille des fesses, répondant à l’attaque de l’assaillant. Celui-ci croyant qu’on lui veut dérober l’anneau, enfonce le doigt jusqu’au fond, et quand le tableau revient pour la seconde fois, Babeau