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au moyen d’un ressort, comme au théâtre, devait masquer la scène, pendant les préparatifs des tableaux vivants qu’on devait représenter sur l’estrade, et remonter dès que l’installation serait faite. Le travail achevé, on avait mandé les bayadères qui avaient figuré dans le ballet des almées, et qui vinrent sous la direction de Miss Pirouett, faire une répétition des tableaux qu’elles devaient nous offrir.

La répétition finie, les ballerines venaient de partir, quand le timbre résonna, violemment agité. La comtesse surprise de cette brusque annonce d’une visite inattendue, envoya Lola s’informer. Lola ne revint pas seule. Trois dames en tenue de voyage, le visage couvert d’un voile épais, qui nous dérobait leurs traits, entrèrent à sa suite. Nous nous regardions intrigués, pendant les révérences cérémonieuses des nouvelles venues, tandis que Lola, au courant sans doute, riait de tout son cœur. Enfin les inconnues se décidant à lever leurs voiles, toutes en même temps, nous arrachèrent un cri de joyeuse surprise en nous montrant les figures sou-