Page:D - Lèvres de Velours, 1889.djvu/54

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion
— 50 —


lappe le lait dans une jatte, léchant la coupe, sans y laisser une goutte ; et après avoir nettoyé l’entrée de l’urne du bout de ma langue pointue, je me relève, cédant ma place à la comtesse, qui boit à son tour à la coupe improvisée, et fait claquer sa langue en gourmande satisfaite, quand elle se relève, cédant la place à une autre. Toute la bande vient boire à la coupe, chacune avec une mine différente, toutes avec le même plaisir. Quand la dernière y est passée, je me précipite vers l’adorable pertuis, j’y applique mes lèvres ; l’embouchure était brûlante.

Quand la mignonne se relève, ses cuisses sont mouillées, non des gouttes de la liqueur, car toutes les buveuses ont fait comme moi, rubis sur l’ongle, mais de perles distillées par le petit boutonnet d’amour, ému par les ardentes caresses qu’on a prodiguées à son voisin, et dont la chaleur a pénétré jusqu’à lui. Je le touche, le joli petit bouton qui se cache en bas de la toison blonde ; il est encore tout humide. Je lui fais la toilette avec une fine ser-