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sant à l’impulsion des jambes. Au second cavalier, Miss Pirouett, après quelques entrechats et deux coup de pied dans le lustre, achève la figure sur les mains, tandis que les ballerines dansent une ronde autour d’elle.

Un galop échevelé termine le ballet. Ici toutes les spectatrices, folles de rut, se précipitent dans la mêlée, et viennent prendre part au divertissement. Miss Pirouett s’est emparée de la maîtresse de céans, et la fait pirouetter de la jolie façon. Je reste spectateur de la sarabande m’amusant fort de ces plaisants ébats ; j’admire l’adorable contraste que présente ce fouillis d’étoffes et de chairs ; celles-là, en brillantes toilettes de ville, celles-ci dans le costume primitif d’Eve ; le frou-frou des soies de toutes couleurs se frottant au satin de ces chairs nues, blanches et roses ; le chatoiement des étoffes, et celui de ces peaux luisantes aux lumières, tout, ce pêle-mêle dansant une ronde échevelée, dans laquelle les dames se démènent avec une fureur érotique endiablée, s’excitant encore par le pelotage de ces chairs, chaudes et palpitantes,