Page:D - Lèvres de Velours, 1889.djvu/39

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 35 —


comme une possédée, joignant ses soupirs enchantés aux accords mourants de la gigue.

On conduit la mignonne, qui se relève la figure congestionnée, dans un fauteuil, où elle s’enfonce moelleusement, tandis que l’orchestre prélude pour la danse des almées.

Celles-ci font leur entrée, vêtues d’une gaze transparente, qui permet de voir tout le corps, comme s’il était sans voiles. Les quatre bayadères, se tenant par la main, s’avancent en se dandinant, balançant lascivement leurs corps, suivant le rythme, en s’inclinant devant nous. Elles gagnent le fond de l’appartement, puis, chacune entrant en scène à son tour, elles viennent exécuter l’une après l’autre la danse du ventre. La première, une fort jolie blonde potelée, exécute son pas avec toutes les plaisantes contorsions que comporte ce genre de chorégraphie. Elle s’avance en se déhanchant, tortillant du ventre et du derrière, comme si la danseuse se livrait enchevillée à un autre genre d’exercice. Puis c’est le tour d’une brune piquante, qui