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L’orchestre attaque une gigue anglaise. Les danseuses s’installent dans des fauteuils, disposés en face des nôtres, une jambe sur l’autre, dans une plaisante posture, qui laisse voir le haut des cuisses nues et une partie des fesses. Cependant la porte s’ouvre, et une belle fille nue, qui n’a pour vêtements que des bas de soie noire, et des escarpins de danse, s’élance comme un cabri, retombe sur les mains, et fait son entrée les jambes en l’air. „Miss Pirouett”, annonce la comtesse. Miss Pirouett toujours sur les mains, nous montrant un superbe cul renversé, les cheveux épars sur le tapis, s’avance vers nous, retombe sur ses pieds, salue très gracieusement la maîtresse de céans, et s’incline, toujours en cadence, devant chacun de nous, exhibant un corps moulé, d’une blancheur de neige, avec une large toison dorée, très fournie, balançant sur sa poitrine une paire de seins ronds et fermes, qui n’ont pas besoin de soutien pour nous menacer de leur pointes vermeilles. Une luxuriante chevelure rayon d’or, longue et fine retenue dans le haut par un nœud