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de pucelle, ses yeux si doux, pleins de myosotis et d’amour, son attachement sans bornes pour sa maîtresse, était bien digne d’être la favorite ; ses appas, qui présentaient l’aspect de charmes virginaux, lui gardaient aussi les faveurs de sa maîtresse, et quand des désirs impétueux assaillaient la comtesse, c’était une orgie de caresses inédites, que peut seule inventer une folle Lesbienne, comme l’était Mercédès. L’arrivée de Miss Pirouett allait peut-être faire une diversion, car la comtesse se souvenait avec plaisir des joyeuses folies de la ballerine, qui s’entendait si bien à varier et à pimenter les jeux et les divertissements.

La comtesse m’envoya retenir aux Folies X… une loge d’avant-scène pour le lendemain. Je trouvai tout loué, et nous allions être réduits à assister au spectacle, mêlés dans la salle à la foule des spectateurs, ce à quoi la comtesse ne consentirait pas certainement, malgré son violent désir d’assister aux débuts de Miss Pirouett. Quand je rentrai, fort ennuyé de la mission désagréable que j’avais à remplir, je