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aussi bien qu’après trente-neuf cinglées.

Quand le bain était pris et les corrections infligées, les baigneuses emportaient le corps nu de la maîtresse dans le cabinet de toilette attenant. Là, c’était le tour des habilleuses qui portaient un vêtement de circonstance. Nous étions toutes vêtues d’un peplum en flanelle uniformément coupé.

Ce peplum était disposé de façon que la correction put être immédiate. Le haut du corsage était ouvert en carré, suivant la taille de la porteuse. La gorge reposait sur le rebord émergeant tout entière en dehors. Le vêtement était fendu par derrière depuis la ceinture, de sorte qu’on n’avait qu’à écarter les pans pour que les fouetteuses eussent le postérieur sous la main. La lectrice, soumise aux mêmes corrections que nous, portait le même vêtement.

Dès que la jeune barine, que nous avions portée dans sa chambre était revêtue de sa matinée, ce qui devait marcher rondement, elle nous accélérait par des taloches, des bourrades à poing fermé, des pincées à vif elle courait à la chambre de sa mère, car elle avait hâte d’assister à la toilette de la