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Quand elles étaient épongées, essuyées et revêtues d’un peignoir de flanelle, elles venaient, la nagaïka en main, fouetter les gros derrières nus des filles de chambre condamnées, que leur présentaient troussées leurs compagnes d’infortune. La maîtresse leur recommandait de ne pas les ménager. Elles abusaient de la permission, et la plupart des amies de la boïarine nous fouettaient comme des marâtres, je l’ai éprouvé plusieurs fois.

Pendant mon séjour chez mes premiers maîtres, je ne vis qu’une seule fois avec plaisir, mais un plaisir ravissant, partagé d’ailleurs par toute l’assistance, appliquer le fouet sévèrement à un postérieur féminin.

Je ne sais, et personne n’a jamais su dans le château, le méfait commis par la gouvernante pour mériter la sévère correction, qu’on lui infligea publiquement. Les hommes, sauf de rares exceptions, les punitions exemplaires, étaient exclus de nos châtiments, les maîtres et les invités exceptés.