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je me souviens encore à l’heure où j’écris ces lignes de l’horrible souffrance que j’endurai. Heureusement qu’elle n’eut pas la fantaisie de dessiner sur mes fesses ses cruelles pattes d’écrevisses.

Quand on se levait de dessus ce siège étroit, le rebord était incrusté sous le creux des fesses. Moi qui n’avais pas les jambes assez longues pour poser mes pieds à terre, j’étais en l’air, appuyée des deux mains sur le rebord pour ne pas être projetée en avant, et tout le poids de mon corps pesait sur mes assises. Je souffris toute la journée de cette partie là, et le lendemain j’étais courbaturée.

Un jour elle cingla par deux fois méchamment le bas de la toison d’une grande fille brune de vingt-quatre ans qui bondit en arrière, se mettant hors des atteintes de la palette. La maîtresse enjamba la baignoire, courut toute ruisselante à la fille de chambre, qui se tenait debout au milieu de la salle de bain, tremblant de tout ses membres et regrettant déjà d’avoir obéi à son premier mouvement, sachant bien ce qui lui pendait au derrière.