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à l’aide d’une sonnerie électrique. Il la payait grassement pour qu’elle prit bien soin de sa maîtresse. On nous montait les repas d’un restaurant voisin, bien qu’il y eût dans l’appartement tout le confortable d’un ménage.

Cette existence pleine d’agréables passe-temps dura près d’un an. Sur la fin il venait moins fréquemment, il allait se marier. Je me demandais ce que j’allais devenir. J’étais assez inquiète à la pensée du sort qui m’était réservé, mais je ne lui laissai pas deviner mon inquiétude.

Il me réservait la plus agréable des surprises, une surprise dont on n’a pas assez de toute une existence, pour la reconnaissance qu’on doit dans ma situation à celui qui vous la fait.

Il me donna la liberté. Je fus tellement émue par cette annonce, que je ne sus même pas balbutier un merci. Il me vit pâlir, me retint dans ses bras, où je perdis connaissance. Je repris mes sens assez vite. Il m’avait dégrafée, caressait mes seins, suçant les pointes l’une après l’autre, qui s’étaient dressées dans sa bouche.