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nus, pendant que la directrice, qui aujourd’hui était en verve, en fouettait deux autres.

Je dus repartir chaque fois avec l’escadron volant recevant régulièrement à mon retour deux coups de cordes secs et durs, devant toujours garder la même posture indécente, pendant qu’on fouettait les autres. J’en reçus ainsi une douzaine qui me mirent le feu aux fesses.

Tous les groupes répétèrent ensemble, pendant une demi-heure durant laquelle il y en eut une trentaine d’encouragées par quelques coups de cordes bien sentis, qui les cinglaient au vol, n’importe où, sur les fesses, sur les cuisses, lancées au hasard par les mains des surveillantes, sans préjudice de la correction après le pas terminé.

Je ne pris pas part à la répétition générale. Je restai au milieu d’un groupe de marcheuses, qui n’en étaient pas non plus, contemplant avec plaisir cette fourmilière de postérieurs, plus gros les uns que les autres, se trémoussant de la belle façon.

Comme c’était le même ballet qu’hier, l’apothéose se termina comme la veille au grand ébaudissement des spectateurs, les dé-