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baissa le maillot elles avaient deux sillons sanguinolents sur la peau.

Un jeune officier des Gardes qui s’était plaint d’une jeune marcheuse de quatorze ans et demi, vint lui baisser le maillot lui-même, la prit sous son bras gauche, et la fessa de sa forte main d’homme. Les fesses se tordirent tout le temps que les claques bruyantes, vigoureusement détachées, résonnèrent sur la peau tendue qui s’empourprait dans tous les coins.

Il lui en appliqua ainsi au moins trois douzaines. Elle ne cessa de chanter pendant toute la durée de cette verte correction. Celle-là aussi avait un caleçon écarlate.

Plusieurs des danseuses fouettées ne couchèrent pas au dortoir, entr’autres la marcheuse fessée par l’officier des Gardes, qui avait dû la réclamer. Nous passâmes au réfectoire, tandis que l’on conduisait au lit les danseuses fouettées, qui devaient se coucher sans souper.

Le jeune lieutenant des Gardes, qui n’avait pas voulu formuler sa plainte, avait trouvé la jolie marcheuse, qui était la mieux roulée de l’escadron, rebelle à ses attouchements.