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tropicale, ce qui est rare dans ce pays.

Un jour, il y avait six mois que j’étais à son service, la jeune barine eut la fantaisie de mettre ma vigueur à l’épreuve. Elle me fit déshabiller, me harnacha puis posant le pied à l’étrier, elle se mit à califourchon sur mes reins nus.

— Hue, donc, hue Mariska !

Je recevais en même temps un coup sec de cravache asséné par le jeune barine, qui était posté derrière ma croupe. Je fus projetée en avant, faisant un pas malgré moi, je perdis l’équilibre m’écroulant entraînée par un fardeau trop lourd pour mes jeunes épaules de huit ans et demi, et je m’étalai de tout mon long.

Elle me releva furieuse, et après m’avoir appliqué quelques méchants coups de cravache, elle sauta en l’air, retombant avec force les deux pieds écartés sur mes fesses nues, et elle me trépigna avec rage sous ses semelles de cuir, pétrissant mes chairs pendant cinq minutes. Je sanglotais de la belle façon.

Elle m’enleva le harnais pour le mettre à une grosse fille de quinze ans, qui n’avait