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horrible grimace à la pouliche d’occasion, tandis que la fillette qui était à l’obstacle aidait à la remettre sur pied, en lui détachant en travers cette fois, cinq ou six coups de cravache qui creusèrent des sillons rouges sur la peau mise à vif.

Cette course ne pouvait pas durer longtemps, il en tomba encore trois qui furent relevées de la même façon doublement piquante, et les montures étaient en nage, quand les cavaliers mirent pied à terre. Elles durent attendre ainsi la fin des courses d’obstacles, qui recommencèrent sur de nouvelles montures, les jockeys changeant aussi de rôle. Les cavaliers devenus piétons prirent place devant les obstacles pour aider les montures à les franchir. Ils s’en acquittaient en postillons consciencieux, surtout quand ils avaient l’occasion de relever une monture renversée.

Quand les courses furent finies, les coureuses, dont la plupart avaient la croupe endommagée, eurent la permission de s’envelopper dans des draps apportés là exprès pour s’en retourner au château en courant. Il est vrai que ce jour-là il faisait une chaleur